2/ SCENARIOS ENQUÊTE

C’est le type de scénario que j’ai le plus pratiqué. Biberonné à Agatha Christie, élevé avec Simenon et Sir Arthur Conan Doyle, j’ai surtout commencé à masteriser à l’Appel de Cthulhu et mes premiers scénarios – du commerce ou personnels – m’ont plutôt orienté vers l’enquête que vers l’exploration (un autre genre que j’aborderai plus tard).

Un scénario enquête commence par un crime : vol, meurtre, enlèvement, etc… Et pour ce faire, le meurtrier à besoin de 3 choses : un mobile, un moyen et une opportunité. D’où je tiens ça ? des séries policières.

  • le mobile : ou plus exactement Le Pourquoi. Le criminel doit avoir une bonne raison pour lui-même. Si c’est un dingue, son mobile sera farfelu mais aura néanmoins sa logique propre. Pour que votre scénario tienne la longueur, envisagez plusieurs criminels potentiels avec autant de mobiles logiques.

  • Le moyen : Le Comment. Pour les meurtres, le choix est extrêmement vaste, je vous épargnerez donc la liste. Pour les vols et les enlèvements – qui sont des vols de personne en quelque sorte – il peut y avoir de nombreux moyens et généralement une longue préparation qui dépend directement des protections en place autour de la personne ou de l’objet convoité.

  • L’opportunité : Le Quand. Qui dépend lui aussi de la préparation et des protections.

Dans la plupart des polars (livres, films ou séries), la découverte de ces trois éléments désignent assez rapidement le Qui, donc le coupable. Pour correctement découvrir ces trois éléments, il y a les indices qui vont donner des indications aux PJ enquêteurs. Là encore, 3 sortes d’indices à disposition :

  • indices matériels : ceux de la scène de crime : traces de pas, de sang, de lutte ; petits éléments laissés par les derniers visiteurs : mégots, chewing-gum… bref tous ce que vous voyez dans les polars.

  • Indices documentaires : héritages, actes de propriétés, prospections, arbres généalogiques ou autres documents d’état civil…

  • témoignages : les vrais et les faux, ceux qui incriminent et qui innocentent…

Si je vous liste tout cela, c’est parce que c’est à vous de prévoir cela dans votre scénario si vous voulez qu’il tienne une partie entière. De plus, vous devrez prendre en compte ce qu’apporte presque tous les Jeux de Rôle : la magie et autres dérivés. Quelles traces laisse la magie en cas de meurtre ou de vol ? Que permet-elle de détecter ?

Le plus intéressant dans un scénario enquête n’est pas de refaire un épisode de votre série ou livre préféré, mais de confronter vos joueurs à l’analyse criminalistique et médico-légale avec les moyens et les connaissances du monde dans lequel ils jouent. Un monde médiéval-fantastique offre des moyens totalement différents d’un monde contemporain, ou qu’un monde futuriste. Je vous conseille donc de bien revoir les fiches des PJ ainsi que le livre de règles avant d’écrire votre scénario, pour éviter que le crime ne soit résolu littéralement d’un coup de baguette magique ou « d’analyseur multispectral ionique » (si ça existe un jour dans un JDR) au bout d’une heure.

Autre problème qui peut survenir, c’est de savoir doser le trop ou trop peu d’indices. Dans ce cas, il vaut mieux commencer par le minimum. Et par la suite, en fonction de la vitesse à laquelle les joueurs avancent dans l’enquête, donnez plus ou moins d’indices. Il faut aussi arriver à évaluer la frustration des joueurs, qu’ils ne soient pas dégoûtés d’avancer trop lentement, sans leur servir le criminel sur un plateau. Pour ça, je n’ai pas de conseils, il faudra apprendre par vous même en fonction de vos joueurs.

Une règle commune à tous les JDR, pillez les classiques : tous les polars en livres, films ou séries sont source d’inspiration. Mais n’oubliez pas les ressources particulières de l’univers de votre jeu. Les scénarios enquête sont avant tout des scénarios de réflexion avec assez peu d’action, cependant je finis d’habitude par une baston avec le criminel : cela permet aux joueurs de se défouler après plusieurs heures de remue-méninges.

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