TUER LES PJ

Faut-il tuer les PJ lors des parties ? Parfois la question est plutôt « faut-il tuer les joueurs ? ». Mais là c’est un autre débat. Blague à part, la mortalité des personnages est un sujet relativement épineux à gérer.

  • Causes : le simple fait de faire une fiche signifie créer un personnage qui va se mettre dans des situations compliqués et généralement dangereuses. Par ailleurs, plus un jeu se veut réaliste, plus il sera mortel pour les personnages. On trouve aussi les joueurs qui se mettent tous seuls en danger par des actions gratuites, juste en accord avec leurs personnages mais sans utilité pour le scénario (je sais de quoi je parle, je l’ai fait). Il peut y avoir aussi le PJ méchant qui se fait découvrir et auxquels les autres joueurs ont quelques explications à demander (ça aussi, c’est du vécu). Pour certains MJ, c’est également une solution pour gérer les joueurs pénibles.

  • Conséquences : La réaction de nombreux joueurs est donc de se mettre en retrait afin de préserver leur personnage, de ne pas prendre de risque, ce qui inévitablement nuit à l’aventure et parfois à l’ambiance autour de la table. Autres conséquences, et non des moindres, il faut faire une nouvelle fiche pour le joueur (sauf si il rentre chez lui, dégoûté), et certains systèmes ont des créations de PJ longue. Dans une partie, cela peut occasionner un intermède long. Le fait de voir son personnage mourir à chaque séance, peut également lasser le joueur (à moins que ce soit le fait de refaire une fiche à chaque fois, voire les deux).

La plupart des MJ que je connais ne s’embarrassent pas d’état d’âme, ils laissent les joueurs entièrement responsable de leurs actes et appliquent les dégâts à la lettre, tant pis si le PJ meurt.

Pour ma part, j’aime voir les personnages évoluer (en tant que joueur bien sûr, mais également en tant que MJ). Il m’arrive donc de « tricher » en leur faveur sur certains résultats de dés, ou de viser plus souvent les PNJ. Et pour être tout à fait honnête, ce n’est pas une bonne méthode. Les joueurs se la jouent facile et vous êtes obligés de vous montrer encore plus indulgent, perdant en réalisme.

Il ne faut pas non plus tomber dans le travers inverse : le MJ tueur de PJ. Si un MJ se met en tête d’éliminer un PJ, il a tout pouvoir pour le faire, vue qu’il maîtrise l’environnement, les PNJ etc… et abuser de cette toute puissance est une erreur et ne présente aucun intérêt (sauf si vous voulez vous débarrasser de vos amis qui déserterons à coup sûr votre table à la longue).

La solution, je l’ai déjà évoqué : appliquez les règles et tant pis pour les PJ. J’ai beau jeu de dire cela vu que je ne le fais pas. Mais c’est pour vous éviter de mauvaises habitudes difficiles à perdre (et là je sais de quoi je parle). De plus, devoir intégrer un nouveau PJ en cours de séance est parfois un petit défi d’improvisation très intéressant à relever. Plus simplement, vous pouvez aussi refiler un de vos PNJ.

4/ SCENARIOS POLITIQUE

Les intrigues politiques forment un fond idéal pour toute une série de scénarios. Cependant, mettre en place une telle situation exige un énorme travail de préparation. Le plus gros de ce travail est la création des protagonistes car tout repose dessus. Une intrigue politique nécessite plusieurs factions en compétition pour le pouvoir ou l’argent : le minimum étant 2 en oppositions frontales, chacune ayant 1 ou 2 factions subalternes pour les basses besognes, auxquels on peut ajouter 1 ou 2 factions supplémentaires, spectatrices de la lutte, attendant le bon moment pour tirer leur épingle du jeu. Ceci étant le minimum, vous pouvez aller jusqu’à une dizaine de factions voire plus. Comme référence, je vous recommande Game of Thrones, surtout les romans : vous verrez ce que cela représente comme travail. Ces factions peuvent être des familles nobles et bourgeoises, des partis politiques, des administrations ou tout autres groupes à responsabilités en fonction de l’univers.

Chaque faction doit être détaillée : nom des membres les plus importants, effectifs, implantations, revenus, moyens financiers et matériels, cercles d’influences, alliés et ennemis, ambitions, secrets inavouables, etc… plus vous détaillerez chaque faction et plus vous augmenterez vos possibilités de scénarios. Faites une fiche pour chacune, avec arbres généalogiques ou organigrammes si cela peut vous aider. C’est un gros travail, surtout inventer des noms pour tout le monde, mais comme c’est une toile de fond, cela servira pour plusieurs scénarios voire pour une campagne.

Il y a plusieurs possibilités de scénarios que vous pouvez développer sur fond d’intrigues politiques :

  • Espionnage : ce ne sont pas les scénarios les plus pratiqués. Ils ont pourtant leur intérêt. Le postulat de départ est simple ; les PJ sont engagés (à moins qu’ils ne soient déjà employés ou qu’ils aient rallié la cause d’une faction) pour récupérer des informations sur une autre faction. La difficulté viendra de la faction visée et de la sensibilité de l’information. Les PJ seront donc amenés à effectuer des opérations de surveillance de bâtiments ou de personnes, intrusions discrètes de jour comme de nuit, infiltrations, vols, etc… les scènes d’actions se résumant généralement aux rencontres intempestives avec les gardes (ce qui est pourtant à éviter).

  • Déjouer un complot : un classique. Les PJ ont des informations fragmentaires sur un complot en préparation ou plus simplement, ils sont chargés de la sécurité d’un événement. C’est le MJ qui organise le complot (assassinat, enlèvement, attentat, coup d’état, etc…). Ce scénario mélange une enquête et l’organisation d’une défense. Toutes les aptitudes des PJ sont mis à l’épreuve. Il peut facilement s’émailler de scènes d’actions.

  • Organiser un complot : c’est l’inverse du précédent. Sachant que les PJ doivent également penser à une porte de sortie car l’acte est forcément illégal. Le mieux étant pour eux d’imaginer un plan où ils ne seront pas soupçonnés. Un scénario très intéressant à masteriser.

Mini campagne :

  • scénario 1 (déjouer un complot) : les PJ travaillent pour une faction, ils assurent la sécurité d’un membre éminent qui participe à un événement. Plusieurs tentatives d’assassinats ont lieu, jusqu’à ce que les PJ éliminent définitivement le groupe engagé pour la besogne.

  • Scénario 2 (espionnage) : l’employeur demande au PJ de remonter jusqu’au commanditaire et de trouver des preuves compromettantes. Il n’est pas nécessaire que ces preuves permettent une inculpation car l’employeur des PJ a une autre idée en tête.

  • Scénario 3 (organiser un complot) : l’employeur des PJ connaît avec certitude le nom de son ennemi mais préfère régler cela à sa manière ou bien les preuves du scénario précédent ne suffisent pas à une inculpation auprès des autorités. Il charge les PJ de faire tomber son adversaire, qu’il soit déchu, remplacé, viré ou même condamné pour un crime qu’il l’ait commis ou non.

Vous le voyez, sur fond d’intrigues politiques, on peut générer de nombreux scénarios intéressants, se succédant ou s’imbriquant les uns dans les autres. Vous pouvez également inclure des scénarios d’exploration ou de voyages pour le compte d’une faction visant à étendre ses revenus ou son influence. C’est un foyer extrêmement riche qui peut faire sortir vos joueurs des sentiers battus.