Faut-il tuer les PJ lors des parties ? Parfois la question est plutôt « faut-il tuer les joueurs ? ». Mais là c’est un autre débat. Blague à part, la mortalité des personnages est un sujet relativement épineux à gérer.
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Causes : le simple fait de faire une fiche signifie créer un personnage qui va se mettre dans des situations compliqués et généralement dangereuses. Par ailleurs, plus un jeu se veut réaliste, plus il sera mortel pour les personnages. On trouve aussi les joueurs qui se mettent tous seuls en danger par des actions gratuites, juste en accord avec leurs personnages mais sans utilité pour le scénario (je sais de quoi je parle, je l’ai fait). Il peut y avoir aussi le PJ méchant qui se fait découvrir et auxquels les autres joueurs ont quelques explications à demander (ça aussi, c’est du vécu). Pour certains MJ, c’est également une solution pour gérer les joueurs pénibles.
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Conséquences : La réaction de nombreux joueurs est donc de se mettre en retrait afin de préserver leur personnage, de ne pas prendre de risque, ce qui inévitablement nuit à l’aventure et parfois à l’ambiance autour de la table. Autres conséquences, et non des moindres, il faut faire une nouvelle fiche pour le joueur (sauf si il rentre chez lui, dégoûté), et certains systèmes ont des créations de PJ longue. Dans une partie, cela peut occasionner un intermède long. Le fait de voir son personnage mourir à chaque séance, peut également lasser le joueur (à moins que ce soit le fait de refaire une fiche à chaque fois, voire les deux).
La plupart des MJ que je connais ne s’embarrassent pas d’état d’âme, ils laissent les joueurs entièrement responsable de leurs actes et appliquent les dégâts à la lettre, tant pis si le PJ meurt.
Pour ma part, j’aime voir les personnages évoluer (en tant que joueur bien sûr, mais également en tant que MJ). Il m’arrive donc de « tricher » en leur faveur sur certains résultats de dés, ou de viser plus souvent les PNJ. Et pour être tout à fait honnête, ce n’est pas une bonne méthode. Les joueurs se la jouent facile et vous êtes obligés de vous montrer encore plus indulgent, perdant en réalisme.
Il ne faut pas non plus tomber dans le travers inverse : le MJ tueur de PJ. Si un MJ se met en tête d’éliminer un PJ, il a tout pouvoir pour le faire, vue qu’il maîtrise l’environnement, les PNJ etc… et abuser de cette toute puissance est une erreur et ne présente aucun intérêt (sauf si vous voulez vous débarrasser de vos amis qui déserterons à coup sûr votre table à la longue).
La solution, je l’ai déjà évoqué : appliquez les règles et tant pis pour les PJ. J’ai beau jeu de dire cela vu que je ne le fais pas. Mais c’est pour vous éviter de mauvaises habitudes difficiles à perdre (et là je sais de quoi je parle). De plus, devoir intégrer un nouveau PJ en cours de séance est parfois un petit défi d’improvisation très intéressant à relever. Plus simplement, vous pouvez aussi refiler un de vos PNJ.
J’ai l’impression que tu te limites à l’aspect technique des jets de dés, qui ont dans le combat droit de vie ou de mort sur les personnages. J’avoue que moi aussi, plus d’une fois, j’ai fait preuve d’une gentillesse en trichant sur les scores pour sauver les joueurs. Parfois, j’ai regretté (ou pas) ce choix pendant un moment pour ne plus le regretter plus tard (ou pas). Tous les cas de figures se sont présentés. Désormais, j’annonce aux joueurs que je triche plus sur les scores des dés. Psychologiquement, cela fait son effet car les actions sont un peu plus prudentes et préparées (enfin, pas toujours…). Et de fait, je ne triche plus. Je me garde cependant toujours quelques options sous le coude pour forcer ou alléger la difficulté en cours de route au cas où. Mais c’est une décision plus en amont qui rejoint la notion de difficulté globale du scénario.
Il y a d’autres paramètres à mon avis. La mort d’un personnage en début de séance et en fin de séance n’est pas la même chose. En début de séance, c’est s’assurer des difficultés techniques (le temps de créer une nouvelle fiche, l’intégration dans la partie/campagne en cours ) et humaines (le joueur qui se vexe ou qui se fâche, qui n’accepte pas la décision du MJ, qui veut partir tout de suite puisque, pour lui, il pense que c’est fini, etc.). En fin de séance, cela peut être le point d’orgue d’une scène importante. Dans ce cas, le joueur accepte d’autant mieux le décès de son personnage. Ce premier point concerne surtout le MJ pour la mise en scène des morts des personnage du groupe. Personnellement, je rechigne à tuer un personnage en début de partie, mais je suis prêt à le faire en fin de partie.
Ensuite, la mort du personnage est conditionnée par les actes du personnages. Si celui-ci fait agit stupidement en toute connaissance de cause, il est normal que le MJ prenne les sanctions appropriées (emprisonnement, perte de reconnaissance sociale, mort, etc.). Ici, le MJ ne doit pas hésiter. Erreur = conséquence à assumer. Attention, on ne parle pas d’une erreur involontaire. Exemple : un magicien se retrouve dans la mêlée. Il est fragile au contact, il le sait. Il ne devrait pas se trouver là. Il devrait s’en écarter aussi vite que possible ou, s’il est dans l’impossibilité de le faire, agir pour se protéger. En aucun cas, il ne devrait foncer dans le tas. S’il le fait, en cas d’échec de sa tentative, la mort peut survenir et ce sera sa faute.
Merci pour ce commentaire, je n’avais effectivement pas évoqué le moment de la mort du PJ dans la partie. Il est vrai qu’en fin de scénario, une mort héroïque est plus facilement acceptable par le joueur et parfois même recherché.