La majorité des livre de règles vous recommande de former un groupe équilibré dans le style de l’équipe de base Donjon et Dragon : 1 guerrier pour la baston, 1 prêtre pour les soins, 1 mage pour les sorts, 1 voleur pour les pièges, 1 ranger pour tirer. Groupe qui peut être transposé dans n’importe quel univers avec les classes de personnages disponibles et remplissant en gros les mêmes fonctions. Je reconnais que c’est un groupe polyvalent, capable de s’adapter à n’importe quel scénario. Cela facilite grandement le travail du MJ.
Cependant, je préfère, et de loin, laisser mes joueurs choisir ce qui leur fait plaisir. D’abord, parce qu’ils s’imprègnent plus facilement de leur personnage, et qu’ensuite, ils en prennent la responsabilité m’évitant d’entendre par la suite des réflexions du genre : « ouais ! Mais de toute façon, c’est pas que je voulais jouer ».
De plus, en m’obligeant à devoir intégrer n’importe quel type de personnage, je m’oblige en même temps à travailler un peu plus, à me creuser les méninges pour regrouper tout le monde. Cela a grandement amélioré mes capacités d’improvisation. Cela m’a également permis d’imaginer des scénarios pour des groupes « déséquilibrés », sortant des sentiers battus ou des classiques du genre.
Un de mes amis MJ, va un peu plus loin : il fait des scénarios sans vraiment tenir compte des classes de personnage présents. Sachant que régulièrement, le groupe est constitué de 4 mages (disciplines diverses), un forgeron et une ranger, notre capacité d’impact est plus que limitée. Mais comme il dit : « c’est pas mon problème, à vous de vous débrouiller ». Cela nous a permis d’exploiter nos personnages d’une nouvelle manière, d’utiliser des sorts qui restaient habituellement au fond du grimoire et parfois même de prendre des risques qui ne nous étaient pas dévolus.
Au final, je préfère vraiment laisser les joueurs se faire plaisir lors de la création de personnage, tout comme je préfère ne pas être bridé par le MJ, le reste est affaire d’adaptation. De toutes façons, même si les joueurs choisissent la même classe de personnage, ils en ont une vision différente et si le jeu est bien fait, vous n’aurez que des personnages originaux autour de la table.
Tiens, je me reconnais dans le Mj sadique qui envoie ses PJ au charbon :p Je tiens tout de même à préciser un point : oui, la composition du groupe m’importe finalement assez peu. Mais, comme je la connais, j’adapte un minimum les confrontations (physiques, sociales ou autres) du scénario afin de donner une chance aux PJs de réussir. Si c’est un groupe social, les confronter à un groupe solidement armé qui nécessiterait de nombreux guerriers aguerris pour vaincre n’a pas de sens. Je place le curseur au niveau « menace sérieuse » sur l’échelle de difficulté du scénario. Une fois cela fait, les PJs se débrouillent. Si le curseur de difficulté est placé sur « aucune chance de réussite », je tue le groupe et cela n’a (a priori) aucun intérêt. Toute la difficulté pour moi est d’évaluer la position de ce curseur de difficulté.
L’éternel problème des MJ 🙂